Le covoiturage

Crédits photo Bobby Hidy (CC BY-SA 2.0)

Crédits photo Bobby Hidy (CC BY-SA 2.0)

Le covoiturage est l’utilisation conjointe et organisée (à la différence de l’auto-stop) d’un véhicule, par un conducteur non professionnel et un ou plusieurs tiers passagers, dans le but d’effectuer un trajet commun.

Il procure des avantages individuels (économiser les dépenses de carburant et de maintenance, agrémenter les voyages, développer le lien social) et collectifs (augmenter le taux de remplissage des véhicules, diminuer les embouteillages, la pollution et les accidents de la route).

En France, le covoiturage est indemnisé dans la limite du barème fiscal kilométrique, ce qui permet au plus grand nombre de se déplacer. Le conducteur ne doit donc pas faire de bénéfices (l’argent qu’il reçoit doit correspondre au partage des frais liés au trajet). Il dépend de la motivation des particuliers et repose en grande partie sur un principe collaboratif d’auto-organisation mais peut être encouragé, coorganisé ou aidé par des collectivités ou entreprises qui y trouvent divers bénéfices.

À la différence du taxi où le passager choisit la destination, en covoiturage, c’est le conducteur qui offre de partager son véhicule, éventuellement gratuitement et fixe le trajet.

Un conducteur propose aux passagers de les transporter dans sa voiture pour un trajet (ou une portion de trajet) qu’il doit lui-même effectuer, et donc à la date et à l’heure qu’il a décidées. Généralement, le lieu de départ, déterminé à l’avance, est le même pour tout le monde. À l’arrivée, le conducteur dépose les passagers là où lui-même s’arrête, ou bien à l’endroit que chacun souhaite, en évitant de faire un grand détour. Il peut alors laisser ses passagers par exemple à proximité d’un transport en commun ou bien là où un membre de la famille ou un ami pourront les prendre en charge.

Le conducteur peut demander à ce qu’un des passagers le remplace au volant afin qu’il puisse se reposer un peu.

Le partage des frais est laissé à l’appréciation du conducteur. La formule la plus classique consiste à diviser le coût du carburant et des péages éventuels par le nombre de personnes. Les frais généraux tels que ceux d’entretien ou d’assurance peuvent être inclus dans le calcul du coût du trajet.

Le conducteur est tenu de ne pas faire de bénéfice, en particulier pour ne pas enfreindre la loi. Certains demandent cependant une participation forfaitaire quel que soit le nombre de passagers.

Histoire

Le covoiturage est né de dynamiques d’organisation de l’auto-stop dans les années 1950, par des associations allemandes ou telles que Taxistop en Belgique, Allostop créée en France en 1958 et Allo-Stop au Canada. Le mot « covoiturage » est récent (1989). Depuis les années 1980, il représente une alternative de transport reconnue, qui s’étend dans le monde occidental. L’Internet a beaucoup contribué à l’émergence de cette pratique de transport en facilitant les contacts entre conducteurs et passagers.

Au-delà du transport entre personnes se connaissant (forcément assez limité), le covoiturage ne peut fonctionner que si un système manuel (association, centre d’appels, petites annonces, annonce radio, etc.) ou automatisé (site internet,  échange de courriels ou de SMS, etc.), ou les deux, aide à mettre en relation conducteurs et passagers.

De nombreux sites Internet permettent la proposition et la demande de covoiturages, qu’ils soient réguliers ou ponctuels, de proximité ou de longue distance. Dans ce dernier cas, certains sites offrent des moteurs de recherche en ligne pour le covoiturage, ce qui permet de calculer les trajets et les meilleures possibilités pour le conducteur et le passager.

En France, le covoiturage se développe beaucoup même s’il représentait moins de 1 % en 2008. Certaines difficultés juridiques freinent son développement. En 2009, la pratique du covoiturage connaît un réel engouement en France. Les contraintes de pouvoir d’achat conjuguées à une réelle prise de conscience des limites écologiques de la voiture individuelle, concourent à une forte augmentation de trafic sur les sites de covoiturage français.

La France comptait déjà 78 sites de covoiturage en 2007 et le nombre de sites ne cesse d’augmenter.

Les aires de stationnement de covoiturage

Les aires sont des lieux sécurisés et identifiés où les covoitureurs peuvent se poster pour attendre leur conducteur, ou pour pratiquer l’auto stop. Ces stationnements (parkings) permettent de se retrouver également et d’y laisser une voiture, de sorte à ne prendre qu’une voiture pour plusieurs personnes.

Une jonction avec les lignes de transport en commun peut se révéler utile. Il est possible de rendre l’aire ou le stationnement (parking) identifiable en y installant une borne ou tout autre signalétique visible de loin.

En France le département du Morbihan est un précurseur des aires de covoiturage. Il a signé de nombreuses « conventions de signalisation d’une zone de covoiturage » avec des grandes surfaces ayant des portions de parking peu exploitées. La Bretagne est la région de France où le mot « covoiturage » est le plus recherché sur Google.

Les différents types de covoiturage

Covoiturage régulier

La voiture est souvent perçue comme un prolongement de l’espace personnel, le conducteur, seul dans son véhicule est dans un espace clos ; il est libre de faire ce que bon lui semble : écouter la radio, chanter, téléphoner avec oreillettes… Covoiturer régulièrement c’est partager un dialogue, des expériences, des histoires.

Aux États-Unis s’est développé un concept intermédiaire entre le covoiturage et la ligne de transport public : le Vanpool (en). Il s’agit de minibus affrétés par un employeur, une collectivité publique ou une société privée et mis à la disposition d’un groupe de personnes qui effectuent régulièrement le même trajet.

Domicile travail

Ce covoiturage se fait souvent avec des gens de la même entreprise, université ou des voisins. Cette pratique représente les deux tiers des trajets de covoiturage, elle a surtout lieu dans les grandes entreprise de plus de 300 personnes et les administrations.

En Europe, covoiturer entraîne toujours une perte de temps pour le conducteur, car il n’existe pas de voies réservées au covoiturage (VOM).

  • attente du passager au départ du trajet ;
  • détour pour aller chercher ou déposer le passager ;
  • coordonner les emplois du temps ;
  • avertir le passager en cas d’empêchement.

Le passager court le risque d’être : oublié, ou de ne pas être transporté suite à un empêchement du conducteur. Il doit donc toujours prévoir une solution de secours : transports en commun, un autre covoiturage, taxis, autopartage, vélopartage, auto-stop, marche à pied, patin à roulettes, etc.

Cette pratique reste toutefois difficile pour les personnes n’ayant pas des horaires fixes telles que les cadres.

Domicile école-travail

Amener ses enfants à l’école en voiture, c’est covoiturer pendant une partie du trajet.

On covoiture les enfants de plusieurs familles à l’aide d’un seul conducteur, le conducteur peut être différent le matin, le soir et tous les jours de la semaine :

  • moins de contraintes horaires ;
  • gagner du temps ;
  • coordonner les emplois du temps ;
  • avertir un autre parent en cas d’empêchement.

À l’école on peut covoiturer avec d’autres parents vers son lieu de travail, parfois le parking de l’école permet d’y garer une voiture la journée.

Domicile stationnement (parking) travail

Chacun part avec sa voiture jusqu’au lieu de rendez-vous : un parking, puis on covoiture jusqu’au lieu de travail. Les parkings aux entrées et sorties d’autoroute sont très utilisés, mais leur capacité de stationnement est souvent très réduite. La création de parking relais permet de favoriser cette pratique :

  • attente du passager au départ du trajet ;
  • coordonner les emplois du temps.

Covoiturage ponctuel ou occasionnel

Ce type de covoiturage est surtout utilisé pour les loisirs ou les départs de dernière minute. La mise en relation se fait souvent par des sites internet, ce qui permet de diminuer considérablement les frais de déplacements, mais qui oblige généralement à covoiturer avec un ou des inconnus.

Covoiturage de loisir

Les participants à un évènement (festival de musique, rencontre sportive, mariage, réunion associative ou institutionnelle…) peuvent s’organiser pour covoiturer vers le lieu de l’évènement. Ce covoiturage ponctuel a une particularité : tous les participants se rendent au même endroit à la même date.

Le covoiturage est aussi utilisé pour les départs en vacances ou en weekends, les économies réalisées sur un trajet étant d’autant plus grandes que le trajet est long. Ainsi le covoiturage devient une alternative de transport économique et accessible.

Le covoiturage culturel existe également : via un site spécialisé dans cette activité, votre covoiturage se fait exclusivement vers une destination culturelle enregistrée sur le site57 : château, musées, expositions, ateliers d’artistes, lieux religieux, festivals … Ce covoiturage est sociale, solidaire et convivial : il revient aux origines de cette activité de transport en permettant aux utilisateurs de passer un bon moment.

Zones rurales ou à faible densité

Dans les zones à faible et très faible densité de population, le covoiturage permet de compenser la carence ou l’absence de transports en commun pour les personnes ne possédant pas de véhicule. Le taxi-brousse joue aussi ce rôle car son coût est modéré pour l’usager.

Les évolutions du covoiturage

Covoiturer pour gagner du temps

La multiplication de voies réservées pour le covoiturage et les véhicules de transports publics permettrait de faire gagner du temps aux covoitureurs, aux bus et aux taxis, mais aussi aux autres automobilistes par la diminution du nombre de véhicules en circulation. En plus elles facilitent la création de voies réservées qui ne peuvent pas toujours être justifiées par la circulation des seuls bus et taxis. Mais en France le covoiturage est souvent vu comme un concurrent des transports en commun60 alors qu’ils peuvent aussi être complémentaires. La loi permettant la création de voies réservées pour le covoiturage (3 personnes et plus) et les véhicules de transports publics n’a finalement pas été retenue lors du Grenelle de l’Environnement.

Le covoiturage dynamique

Le covoiturage dynamique associe plusieurs technologies, la géolocalisation par GPS et les connexions 4G. Il permet de synchroniser en temps réel les demandes et les offres de trajets.

Le covoiturage dynamique prend également en charge la gestion automatique des frais. Avec l’aide de porte-monnaies virtuels, conducteurs et passagers n’ont pas besoin d’échanger physiquement de monnaie, qui est numériquement et instantanément transférée d’un compte à l’autre en fonction de plusieurs paramètres (modèle et année de la voiture, consommation réelle de carburant, etc).

L’enjeu de la « mobilité dynamique » est bien plus large : il s’agit de combiner et optimiser l’information voyageurs des transports en commun avec celle du covoiturage.

La recherche sur le covoiturage et ses enjeux

Elle porte sur le covoiturage lui-même, mais aussi son insertion dans les dynamiques générales qui concernent le transports et ses impacts ou les inégalités ou exclusion face à l’accès au transport dans un contexte où certains auteurs dénoncent une injonction à la mobilité, voire une idéologie mobilitaire dominante promue au détriment d’autres alternatives (télétravail, relocalisation, altermobilités…).

Études de l’ADEME (France)

L’étude « Caractérisation de services et usages de covoiturage en France:Quels impacts sur l’environnement,quelles perspectives d’amélioration? » parue en juin 2010 rappelle deux indicateurs: le premier, le taux d’inscrits, correspond au nombre d’inscrits sur un service de covoiturage ramené à la population générale ciblée (les salariés d’une entreprise ou la population d’un territoire); le second, le taux d’usagers correspond aux inscrits qui déclarent avoir réalisé au moins un trajet de covoiturage suite à leur inscription à un service de covoiturage spécifique.

L’étude fait le point sur la valeur scientifique de trois méthodes de mesure de la performance (ex post, on going et ex ante). Il en ressort que le paiement en ligne (appartenant à la méthode on going) permet d’identifier les usagers (et la distance effectuée) et de leur proposer des incitations correspondant à l’intensité de leur pratique (remboursement des frais de covoiturage, dons…). La traçabilité électronique (appartenant également à la méthode on going) nécessite un investissement de départ, mais permet de s’affranchir du problème des équipages constitués qui ne passent plus par le site et dont on perd la trace dans le cadre des évaluations ex post. Elle semble plutôt appropriée aux entreprises. Enfin, dans la méthode ex ante, l’interface administrateur du site de mise en relation calcule la qualité des appariements proposés. Ce calcul prend en compte les horaires, des lieux de départ et d’arrivée, et la possession ou non d’une voiture… Cette méthode nécessite d’être testée et calibrée pour être fonctionnelle. Très clairement, elle constituerait un vrai progrès dans la compréhension de l’efficacité du service.

Cette étude explique également qu’en moyenne les services entreprises touchent mieux leur cible que les services tout public locaux: 8 % vs. 0,5 % d’inscrits en moyenne (dans le premier cas, la population de référence est le nombre de salariés et dans l’autre le nombre d’habitants). Le différentiel constaté s’explique en partie certainement par une plus grande difficulté à informer au niveau d’un territoire qu’au niveau d’une entreprise.

Le passage à l’acte (usage effectif) ne concerne qu’une faible partie des inscrits. Ainsi, le taux moyen d’usagers est de 10 % pour les services entreprise et 4 % pour les services tout public. Très concrètement, pour 100 inscrits en entreprise, il n’y aurait que 8 usagers. La part des covoitureurs est beaucoup plus faible quand on rapporte ces chiffres à la population des salariés de l’entreprise (ratio de 1 à 100). Le principal frein semble être les offres d’appariements. Or le nombre d’appariements s’accroît avec le nombre d’inscrits. Parmi les non usagers, les inscrits qui n’ont pas covoituré grâce au site : 20 % sont inactifs (pas de dépôt de trajets, pas de recherche active) et 80 % n’ont pas trouvé d’appariements pertinents. Le problème no 1 est donc la question de l’offre d’appariement. Avec de meilleurs appariements proposés les taux d’usagers pourraient donc potentiellement augmenter considérablement.

L’enquête auprès des utilisateurs du covoiturage longue distance publiée en août 2015 a mis en lumière le faible intérêt écologique du covoiturage longue distance (contrairement à celui du covoiturage courte distance : trajets domicile-travail, etc) : en effet, 69 % des passagers et 24 % des conducteurs déclarent qu’ils auraient utilisé le train en l’absence du covoiturage ; de plus, 12 % et 8 % respectivement auraient renoncé a leur déplacement ; 3 % seulement déclarent que le covoiturage les a amenés à se séparer de leur voiture ; cependant, le covoiturage a amené 13 % d’entre eux à retarder l’accession à l’automobile. L’ADEME a calculé qu’au total, un kilomètre covoituré par un équipage entraîne une économie de seulement 0,04 kilomètres en voiture particulière, et a estimé l’économie de CO2 moyenne à 12 % seulement.

Études du MIT

Andrew M. Amey a publié en juin 2010 son mémoire sur le sujet « Covoiturage dynamique : explorer les possibilités et défis pour la conception d’une expérimentation de covoiturage fondée sur la technologie pour la communauté du MIT » (titre original : Real-Time Ridesharing Exploring the Opportunities and Challenges of Designing a Technology-Based Rideshare Trial for the MIT Community.

Les principaux enseignements sont les suivants :

  • les États-Unis sont confrontés aux mêmes défis que la France ;
  • on manque d’information sur le taux d’appariement et les covoiturages ayant effectivement eu lieu ;
  • la peur d’être bloqué au bureau est un frein à l’adoption du covoiturage, d’où l’intérêt de la garantie de retour, de sa promotion, bien que la question de son financement reste un défi ;
  • la peur de l’inconnu représente un frein et parlerait donc pour du covoiturage en communautés fermées ;
  • l’importance de garder la possibilité du covoiturage à l’esprit des inscrits ;
  • la question de l’interaction entre différents types de covoiturage plus ou moins planifiés est abordée et des pistes proposées ;
  • les incitations sont critiques au succès : elles doivent donc être financées par les autorités d’organisation des transports ;
  • l’interaction avec les transports en commun nécessaire ;
  • la modification du comportement passe par un retour d’information sur les choix de transport faits mais aussi sur ceux qui n’ont pas été fait.

Source wikipedia

Pour Abel4com, l’intermodalité s’exprime à travers une combinaison transports-publics – marche, vélo ou voiture, sous forme de covoiturage et/ou d’autopartage.

Mais si le MIT le dit … l’interaction avec les transports en commun est nécessaire. Alors Abel4com va prochainement vous proposer cette interaction.

De plus, l’intérêt pour le conducteur, le passager et l’opérateur de covoiturage est de toucher le plus grand nombre de personnes susceptibles de réaliser le même trajet au même moment. Passer par une plateforme unique telle que Abel4com est donc idéal.

A ce jour, on note parmi les principales sociétés de covoiturage actives en France :

BlaBlaCar,  Covoiturage-libre, iDVROOM, LaRoueVerte, Vadrouille Covoiturage, Mobisavoie covoiturage, RoulezMalin !, Tribu-covoiturage, Covoiturage 74, Green Monkeys, Covoiturage dans l’Ain, Covoiturage Leman, Covoiturage 27, Covoiturage Autoclubaix, Carpooling, 123envoiture, covoiturage.fr, covoiturage.com, solution-covoiturage, citygoo, allostop, 1275, Sharette, covoiture-art, www.trajetalacarte.com/covoiturage, covoiturage33, covoiturage-aveyron, plainecovoiturage, ecovoiturage0726, covoiturage77, lesmouettes-covoiturage, trajeco, univ-amu.fr/actualites/application-covoiturage-amu, covoiturage04, covoiturons-en-touraine, covoiturage-loiret, covoiturezplus, covoiturage67-68, covoiturage-paysdepevele, careboo.com, karzoo, covoiturage-grandlyon, covoiturage-rhone, covoiturage-techlid, covoiturage-pour-sortir, covoiturage-portedesalpes, covoiturage-travail.fr/vers/chun, ottoetco, covoiturage-toulouse, covoiturage.tisseo, coovia, covoiturage-bordeaux, covoiturage.transgironde, yelo.agglo-larochelle, covoiturage.poitou-charentes, covoiturage-iledere, covoiturage.vendee, ehop-covoiturage, covoiturage.asso,  covoiturage-rennes, ticoto.fr, covoiturage-nantesmetropole, stmeen.fr/pratique/covoiturage, covoiturage-finistere.fr, covoiturage.loire-atlantique, covoiturage-basse-normandieeasycovoiturage.com, direct-covoiturage

Ces sites n’ont pas été vérifiés par Abel4com qui se dégage de toute responsabilité.

N’hésitez pas à ajouter en commentaire les sociétés que vous connaissez et que vous pouvez recommander (ou vos mauvaises expériences).

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